On aura inventé la grande vitesse. Elle nous entraîne de par le monde. Par le hublot, on voit le paysage défiler. On en garde une image floue et superficielle. Pourtant, nous appelons cela « voir le monde ».
Dans une petite maison, maintenant abandonnée, devait vivre un garde-barrière et sa famille. Enfant, je l’avais vu attendre le passage du train, appuyé à la grande manivelle. Tout le trajet durant, j’avais rêvé de sa vie, j’avais imaginé son intérieur. J’avais désiré le connaître. Jamais je n’ai pu le rencontrer. Je pense souvent à lui quand je prends le train, surtout si c’est un omnibus.
