y aurait donc un gouffre entre celles et ceux qui vivent une situation et celles et ceux qui la gèrent. Un espace rempli d’ignorance et de mépris. Un espace qu’on tente parfois de combler momentanément, quand cela s’avère nécessaire, pour faire comme si. On couvre alors l’énorme fracture d’un nuage d’hypocrisie. Vu du ciel, on ne voit plus le trou béant. Vu du sol, il est toujours là, bien que noyé dans le brouillard.
Il faut peut-être imaginer ce que vit un canard, marchant tantôt sur les abords boueux d’un étang sombre, à la recherche de nourriture, et volant plus tard par-dessus de majestueuses forêts. On ne devrait grimper vers les sommets qu’à la condition d’être accroché.e par nos tripes aux vallées de nos vies.
