Maigret s’installa dans la brasserie en face de la gare. Il était de bien mauvaise humeur. Le vol, ou pire, la perte de son portefeuille en cuir le contrariait terriblement. Certes, il avait le souvenir de ces trois billets de vingt francs, qu’il avait religieusement aplati entre deux volumes du grand Larousse avant de partir. Mais surtout, c’est dans ce porte-billets que Maigret avait rangé le papier sur lequel il avait noté l’adresse et le numéro de téléphone d’un certain Albert Lepuis. Des dizaines d’années avant l’invention d’internet, comment allait-il pouvoir le retrouver ? Maigret ignorait tout de cet homme, qui lui semblait à l’inverse en savoir beaucoup sur l’affaire qui occupait le commissaire. Cette mission à Amiens commençait bien mal.

Jean-Branche est fan de Simenon. Il écrit des petites nouvelles en copiant le style de l’auteur. Bien sûr, certaines failles apparaissent dans son style. Mais qu’à cela ne tienne. Son grand-père était fasciste. Jean-Branche ira donc loin. Peut-être même jusqu’à Washington, comme un autre de ses héros, Lindbergh. Ou Blériot ? Soit. Qu’à cela ne tienne. Ou ne tiesse. Soit.

Hier, j’ai perdu mon portefeuille, lu 3 titres sur l’indigestiture, et mangé dans une étrange petite brasserie. Tout ça ne pèse pas bien lourd comparé à la perte d’un être cher. Alors j’ai vite changé de pensée pour envoyer de toutes mes forces du soutien et de l’affection. Quelle naïveté à dû se dire Maigret. Je suis rentré en serrant ma naïveté au fond de mes poches. Pour ne pas la perdre, comme le portefeuille, hier.

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