Nous étions « aveugles », mais nous savions bien avant les voyants quand le jour allait se lever. Nous entendions le monde qui lentement s’étirait.

Alors quand le monde s’est éteint, c’est à nous que l’on demanda sans cesse quand la lumière reviendrait. Entendez-vous enfin les signes de l’éveil ? Non, pas encore. Le monde soupire et se remet de ses blessures.

Un jour, lassé.es des jérémiades de ceux et celles qui ne voulaient pas se faire à l’obscurité, nous somme parti.es sur la pointe des pieds, en avançant du bout du doigt. Après une longue errance, nous avons trouvé notre lieu. Ici, nous écoutons le monde qui chuchote et raconte son histoire. Nous le prenons dans nos bras et nous nous excusons de tant de maux.

Chaque soir, avant de dormir, nous remercions d’être les « aveugles ». D’être ceux et celles à qui le monde ose encore se confier.

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