« On avait le droit d’être un lâche mais pas au point d’ignorer qu’on manquait de courage. C’était très inconfortable. C’était comme manger tous les bonbons de l’armoire et aller faire soigner ses carries sans anesthésie. On avait le droit d’être une personne courageuse aussi. Mais ça, nous, on ne le faisait pas. On trouvait ça minable, c’était vraiment choisir la facilité, on trouvait. Le courage, c’était pour les loosers.
En sortant du cabinet de dentisterie, on avait les nerfs. On tapait sur ceux et celles qui faisaient preuve de courage. Ça nous énervait, ces gens qui souriaient juste pour nous montrer leurs dents blanches.
Demain, tout va changer. On m’arrache ma dernière dent. Après j’aurai un dentier. De belles et fausses dents bien blanches. Blanches comme le courage. Ça m’aura coûter cher, mais finalement j’y serai arrivé. Je sourirai de tout mon faux courage. Et je cracherai sur les lâches. »
Rascar K., « Le bonheur est dans l’après ».

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