2120/Kévin

La tribu des christiano-rexistes semblait en vouloir à celle des islamo-gauchistes. Celle-ci avait osé voter la reconnaissance de la semi-urgence climatique. Pourtant, la température de 62 degrés celsius à midi et à la surface n’empêchait nullement de circuler calmement dans les galeries basses, situées à 600 mètres de profondeur. On aurait bien creusé plus profondément, mais comment faire pour percer la dalle de béton placée au dessus de la couche de déchets nucléaires enfouis là il y a plus de 120 ans ? Et la porte d’accès aux couloirs de maintenance des déchets ne pouvait plus être ouverte. Le mode d’emploi, gravé dans la roche, était rédigé en wallon, une langue oubliée. Que signifiait l’instruction « C’est todi li p’tit qu’on s’potche » ?

Kévin rêvait de percer le secret de la dalle pour accéder aux couloirs longeant le cercueil des déchets toxiques. Une légende raconte que des fissures dans les conteneurs laissent échapper de petits sifflements qui ressemblent à ce qu’on appelait la musique. Kévin tient de son arrière grand-père une « partition ». Une écriture à chanter. Il peut lire le titre de la chanson. Une belle petite gayole. C’est quoi une gayole se demande-t-il ?

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