Nous n’avions plus assez de larmes pour pleurer. Un homme proposa de nous en vendre, des larmes en flacons. Des larmes pures, disait-il, venues d’un oasis situé dans un pays où l’eau manque. De notre malheur il tirait profit, et pour ce profit il créait un autre malheur. Il appelait cela l’équilibre naturel du marché. Cette proposition ne nous convenait pas. Mais manquant malheureusement de patience, nous les étouffâmes, le monsieur et sa proposition. Dans le sable. Il y avait deux vieux sacs de sable qui traînaient depuis quelques temps dans notre garage, des sacs qui sentaient la pisse de rat et dont nous ne savions que faire. Une véritable opportunité de marché aurait dit le monsieur.
Il paraît que dans le pays où l’eau manque, il y a beaucoup de sable. Peut-être que le monsieur a pris ça pour une délicate attention.
