Le crépuscule, un mot qui, à y réfléchir, n’est pas des plus élégants, rapporte à une réalité étonnante, extraordinaire, prometteuse. Un moment particulier et magnifique.
Dans notre tribu, nous n’enterrons pas les morts. Nous les déposons dans un lieu reculé, en plein air, et les corps disparaissent. Avant cela nous les gardons 4 jours sous un toit de bois et nous déposons sur leur poitrine un coquillage qui est tout ce que nous garderons d’eux. Plus tard, quand nous voudrons prendre des nouvelles d’un mort ou d’une morte, nous écouterons le coquillage. Il faut écouter longuement et régulièrement pour commencer à percevoir les messages enfermés dans la calcite. Quand on a enfin pris connaissance d’un des messages partagés par le disparu ou la disparue, on laisse le coquillage se reposer pour un bon moment. Au crépuscule, on marche alors sur la plage en pensant au message. C’est souvent bouleversant, mais aussi réconfortant ou même fortifiant.
